Leite FHM, Khandpur N, Andrade GC, et al. Les aliments ultra-transformés devraient être au cœur du dialogue sur les systèmes alimentaires mondiaux et de l’action en faveur de la biodiversité. BMJ Global Health 2022;7:e008269. doi:10.1136/bmjgh-2021-008269
Ce commentaire souligne l’impact sur l’agrobiodiversité des régimes alimentaires mondiaux caractérisés par une forte consommation d’aliments ultra-transformés. Elle appelle à donner la priorité aux aliments ultra-transformés et à les prendre en compte dans les dialogues et les politiques sur le système alimentaire mondial, ainsi que dans les actions menées au niveau national.
Boîte récapitulative
► Le système alimentaire industriel mondial et l’augmentation rapide des aliments ultra-transformés qui en découle nuisent gravement à la biodiversité. Pourtant, bien que l’impact des pratiques actuelles d’utilisation des sols et de production alimentaire sur la biodiversité ait fait l’objet d’une grande attention, le rôle des aliments ultra-transformés a été largement ignoré.
► Un « régime mondialisé » de plus en plus important, caractérisé par une abondance de produits alimentaires ultra-transformés de marque fabriqués et distribués à l’échelle industrielle, se fait au détriment de la culture, de la fabrication et de la consommation d’aliments, de cuisines et de régimes traditionnels, composés essentiellement d’aliments frais et peu transformés.
► Les aliments ultra-transformés sont généralement fabriqués à partir d’ingrédients extraits d’une poignée d’espèces végétales à haut rendement, dont le maïs, le blé, le soja et les graines oléagineuses. Les ingrédients d’origine animale utilisés dans de nombreux aliments ultra-transformés proviennent souvent d’animaux enfermés, nourris avec les mêmes cultures.
► La contribution des aliments ultra-transformés à la perte de l’agrobiodiversité est importante, mais elle a jusqu’à présent été négligée lors des sommets mondiaux sur les systèmes alimentaires, des conventions sur la biodiversité et des conférences sur le changement climatique. Les aliments ultra-transformés doivent bénéficier d’une priorité urgente et élevée dans l’ordre du jour de ces réunions, et des politiques et des actions doivent être convenues.
Conclusion
L’augmentation très rapide des aliments ultra-transformés dans l’alimentation humaine continuera à exercer une pression sur la diversité des espèces végétales disponibles pour la consommation humaine. Les futurs forums mondiaux sur les systèmes alimentaires, les conventions sur la biodiversité et les conférences sur le changement climatique doivent mettre en évidence la destruction de l’agrobiodiversité causée par les aliments ultra-transformés et convenir de politiques et d’actions conçues pour ralentir et inverser ce désastre. Les décideurs politiques concernés à tous les niveaux, les chercheurs, les organisations professionnelles et de la société civile, ainsi que les groupes d’action citoyenne, doivent participer à ce processus.