Impacts sur la santé et l’environnement des habitudes alimentaires riches en plantes : une étude de cohorte prospective américaine (2022 nov.)

Aviva A Musicus, Dong D Wang, Marie Janiszewski, Gidon Eshel, Stacy A Blondin, Walter Willett, Meir J Stampfer. Impacts sur la santé et l’environnement des habitudes alimentaires riches en plantes : une étude de cohorte prospective américaine. The Lancet Planetary Health. Volume 6, numéro 11. 2022. Pages e892-e900. ISSN 2542-5196. https://doi.org/10.1016/S2542-5196(22)00243-1

Résumé:

  • Contexte – Les régimes riches en aliments d’origine animale menacent la santé planétaire et humaine, mais les régimes riches en végétaux ont des effets variés sur la santé et l’environnement. Nous avons voulu caractériser un indice alimentaire sain et trois indices à base de plantes par leurs impacts environnementaux et leurs associations avec le risque de maladie cardiovasculaire.
  • Méthodes – Dans cette étude de cohorte prospective, nous avons utilisé les données d’un questionnaire sur la fréquence des repas de la Nurses’ Health Study II, basée aux États-Unis. Les participants ont été classés par quintiles de quatre indices alimentaires, dont l’indice alternatif d’alimentation saine-2010 (AHEI), l’indice d’alimentation à base de plantes (PDI), l’indice PDI malsain et l’indice PDI sain. Nous avons calculé les impacts environnementaux (émissions de gaz à effet de serre et besoins en eau d’irrigation, en engrais azotés et en terres cultivées de haute qualité), ainsi que les risques relatifs (RR) de maladies cardiovasculaires de 1991 à 2017, en comparant les quintiles.
  • Résultats – Nous avons inclus 90 884 participants dans l’analyse de l’impact sur la santé et 65 625 participants dans l’analyse de l’impact sur l’environnement. Si l’on compare les quintiles supérieur et inférieur, des scores AHEI plus élevés sont associés à une diminution du risque de maladie cardiovasculaire (risque relatif de 0 à 77 [95% CI 0·66–0·89]), à une réduction de 30 % des émissions de gaz à effet de serre (Q5 2-6 kg d’équivalent CO2 contre Q1 3-7 kg d’équivalent CO2) et à une diminution des besoins en engrais, en terres cultivées et en eau (tous les ptrends<0-0001). De même, les quintiles les plus élevés de l’IPD et de l’IPD santé étaient associés à une diminution du risque de maladies cardiovasculaires (IPD santé 0-71 [0·60–0·83] et IPD 0-74 [0·63–0·85]) et à une diminution des impacts environnementaux (tendance de l’IPD besoins en eau=0-0014 ; toutes les autres tendances<0-0001). Inversement, le quintile PDI le plus malsain présentait un risque de maladie cardiovasculaire plus élevé que le quintile PDI le moins malsain (1-15 [1·00–1·33]; ptrend=0-023) et nécessitait davantage de terres cultivées (ptrend<0-0001) et d’engrais (ptrend=0-0008).
  • Interprétation – Les habitudes alimentaires associées à une meilleure santé ont entraîné une diminution des émissions de gaz à effet de serre et des besoins en engrais azotés, en terres cultivées et en eau d’irrigation. Tous les régimes à base de plantes ne présentent pas les mêmes avantages pour la santé et l’environnement. Les directives diététiques américaines devraient inclure une prise en compte nuancée de la durabilité environnementale.

Financement – US National Institutes of Health.

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