
Sachdeva B, Puri S, Aeri BT. Empreintes environnementales des produits de l’agriculture et de l’élevage : un examen approfondi des pays d’Asie du Sud. J Hum Nutr Diet. 2023 : 1-13. https://doi.org/10.1111/jhn.1323 (pay wall)
En rapport avec:
Professionnels de la santé, experts en nutrition, chefs cuisiniers, fournisseurs de services alimentaires
Question:
La présente étude a examiné le rôle des cultures vivrières et du bétail d’Asie du Sud dans la dégradation de l’environnement.
Conclusion pour la pratique de la nutrition :
- La production alimentaire durable est une condition préalable à la réalisation des objectifs de développement durable. De nombreux aliments sains pour l’homme le sont aussi pour l’environnement. Des professionnels de la santé et des experts en nutrition encouragent une alimentation saine. Selon l’étude, les experts en nutrition des pays d’Asie du Sud ont une connaissance suffisante des systèmes alimentaires durables. Ainsi, en plus de l’éducation nutritionnelle, ils peuvent également diffuser des connaissances sur la durabilité de l’alimentation.
- Au niveau public, le concept de durabilité alimentaire peut être promu par les chefs cuisiniers ou les nutritionnistes qui supervisent les grands établissements alimentaires et servent une population maximale. Proposer des menus à base de plantes, saisonniers, variés et traditionnels, ainsi que des portions réduites, pourrait être un moyen simple mais efficace d’encourager les régimes alimentaires durables et de réduire le gaspillage alimentaire.
Résumé:
- Contexte: En 2020, les activités agricoles mondiales ont produit 5,5 milliards de tonnes d’équivalent CO2, et cette quantité devrait augmenter puisqu’il faudrait produire 70 % de nourriture en plus en 2050 pour nourrir la population mondiale. La sécurité alimentaire des pays d’Asie du Sud devrait s’améliorer grâce à l’augmentation de la production agricole, mais on ne sait pas exactement comment le bétail et les cultures vivrières affecteront l’environnement. L’objectif de cette étude était d’évaluer les effets sur l’environnement des activités agricoles (avant et après la production) associées aux cultures vivrières comestibles et aux produits de l’élevage consommés dans huit pays d’Asie du Sud.
- Méthodes: Trois bases de données – PubMed, Google Scholar et Science Direct – ont été utilisées pour trouver les études entre 2011 et 2022. Il n’y a pas eu de protocole enregistré pour cette étude exploratoire.
- Résultats: Vingt-sept études ont répondu aux critères d’inclusion. La plupart des recherches ont été effectuées en Inde. L’évaluation des émissions de gaz à effet de serre a été rapportée dans vingt-quatre articles, suivie par les empreintes hydriques (n = 5), les émissions d’azote et de phosphore (n = 4) et les besoins en terres (n = 4).Une source majeure d’émissions de gaz à effet de serre a été trouvée dans la culture du blé et du riz. Il a été rapporté que la production de bétail (viande, produits laitiers, crevettes et bovins) au Bangladesh, en Inde et au Sri Lanka a également un impact négatif sur l’environnement. Pour les autres variables environnementales, les données obtenues ne sont pas concluantes.
- Conclusions: La culture d’un plus grand nombre de céréales secondaires (millets) et la diversification de la production alimentaire sont les étapes nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, pour corroborer l’analyse actuelle, d’autres études à long terme sur les pays d’Asie du Sud sont nécessaires.
Détails des résultats :
- Au total, vingt-sept études présélectionnées ont satisfait aux critères d’admissibilité de l’examen exploratoire et ont été incluses dans l’analyse finale. Les articles de recherche sélectionnés traitent de l’impact de l’élevage et/ou de la production alimentaire sur divers paramètres environnementaux.
- Cette étude a permis de rassembler des informations sur les différents effets environnementaux des activités de pré et post-production concernant les cultures vivrières et les produits de l’élevage dans les pays d’Asie du Sud. Conformément à la classification de la Banque mondiale, huit pays d’Asie du Sud – l’Inde, l’Afghanistan, le Sri Lanka, le Bangladesh, le Népal, le Bhoutan et le Pakistan – ont été pris en considération.
- Il a été observé que les émissions de gaz à effet de serre étaient l’impact environnemental le plus souvent étudié au niveau mondial. Données extraites sur les besoins en terres, les empreintes hydriques et l’azote.
- Il est essentiel de comprendre les modes de production et de consommation alimentaires d’un pays pour garantir la durabilité de l’alimentation. Les recherches indiquent que la mondialisation a entraîné une transition nutritionnelle dans les pays d’Asie du Sud.
- Les produits raffinés, riches en graisses et en sucres et les aliments d’origine animale, qui sont consommés plus fréquemment, sont considérés comme nocifs pour l’environnement. La diversification du régime alimentaire est recommandée au niveau individuel dans les six pays. Il s’agit notamment de consommer une gamme de céréales et de remplacer le riz ou le blé par du millet (bajra, ragi et sorgho) et les produits laitiers ou animaux par du lait d’origine végétale (lait d’amande).
Intérêt supplémentaire :
Conflit d’intérêts/Financement :
Les auteurs déclarent qu’il n’y a pas de conflits d’intérêts.
Auteur correspondant:
Seema Puri, Département de l’alimentation et de la nutrition, Institut d’économie domestique, Université de Delhi, New Delhi, Inde, dr.seemapuri@gmail.com