
Citation: Reger C, Leitzmann MF, Rohrmann S, Kühn T, Sedlmeier AM, Jochem C. Sustainable diets and risk of overweight and obesity : Une revue systématique et une méta-analyse. Obesity Reviews. 2024;1-11. doi:10.1111/obr.13707
Résumé –
Les régimes alimentaires durables suscitent de plus en plus d’intérêt en tant qu’approche possible pour lutter contre le changement climatique et l’ampleur mondiale de l’obésité. Pourtant, l’association entre les régimes durables et l’adiposité n’est toujours pas claire.
Nous avons effectué une revue systématique et une méta-analyse, en calculant des risques relatifs sommaires et des intervalles de confiance (IC) à 95 %. Nous avons regroupé les estimations de risque ajustées au maximum, évalué l’hétérogénéité et le biais de publication, calculé la valeur E et évalué le risque de biais dans les études incluses.
Au total, huit études ont été retenues pour l’analyse. En comparant les niveaux les plus élevés et les plus faibles d’adhésion à des régimes alimentaires durables, l’estimation groupée de l’effet était de 0,69 (IC à 95 % = 0,62-0,76) pour le surpoids et de 0,61 (IC à 95 % = 0,47-0,78) pour l’obésité.
Ces résultats suggèrent que les régimes alimentaires durables peuvent réduire le risque de surpoids ou d’obésité et qu’ils pourraient donc contribuer à améliorer la santé publique et la santé de la planète. Une définition claire et convenue des régimes alimentaires durables améliorerait la comparabilité des études futures dans ce domaine.
Notes clés extraites du document :
- Sur les 798 études potentielles, après exclusion, 8 études étaient éligibles (4 études de cohorte et 4 études transversales) et ont été incluses dans l’examen systématique et la méta-analyse. Ces études ont permis d’obtenir un total de 438 020 participants au départ et finalement 170 923 participants dans l’échantillon analytique. Six études provenaient d’Europe, une d’Amérique du Nord et une d’Amérique du Sud.
- Les études ont été considérées comme éligibles à l’inclusion si elles (1) étaient des études d’observation, y compris des études de cohorte, cas-témoins ou transversales ; (2) ont été menées auprès de participants généralement en bonne santé ; (3) ont défini les régimes alimentaires durables comme une exposition d’une manière raisonnable et reproductible en utilisant une mesure de durabilité et ont considéré le surpoids/l’obésité défini par l’IMC comme le résultat primaire ; (4) ont fourni un risque relatif (RR) ou un odds ratio (OR) et des intervalles de confiance (IC) à 95 % pour les niveaux les plus élevés par rapport aux niveaux les plus bas de consommation de régimes alimentaires durables/aliments biologiques ; (5) ont été publiées avant le 23 novembre 2023 ; et (6) ont été rédigées en anglais.
- Ils utilisent la définition de Willett et al. selon laquelle les régimes alimentaires durables sont des régimes qui favorisent la santé et le bien-être tout en réduisant l’impact environnemental de la production et de la consommation d’aliments. Outre les régimes à base de plantes comme le Planetary Health Diet (PHD), la consommation d’aliments biologiques répond à plusieurs des critères qui caractérisent les régimes alimentaires durables. Les régimes alimentaires durables visent à garantir une alimentation adéquate aux populations du monde entier tout en respectant les limites de la planète et contribuent ainsi de manière positive à la santé de la planète.
- La durabilité elle-même ne fait pas l’objet d’une définition universellement reconnue. Par conséquent, chaque étude incluse a utilisé une méthode différente pour classer les régimes alimentaires durables, et l’agriculture biologique a été considérée comme durable, ce qui peut entraîner une grande hétérogénéité entre les études. Bien que la consommation d’aliments biologiques semble être associée à des régimes alimentaires plus durables, le coût monétaire plus élevé des aliments biologiques n’est pas conforme à la définition des régimes alimentaires durables de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). En outre, la durabilité des aliments biologiques peut varier en fonction de facteurs tels que le lieu, le type de culture et les méthodes agricoles. Les besoins en eau et en terres arables peuvent même être supérieurs à ceux des méthodes agricoles conventionnelles.
- Pour évaluer la durabilité, les études ont utilisé différents indices ou scores. L’indice PHD évalue l’adhésion à un régime de référence proposé par la Commission EAT-Lancet. L’indice de durabilité alimentaire est un score d’un maximum de 20 points additionnés à l’aide de quatre sous-indices englobant les aspects environnementaux, nutritionnels, économiques et socioculturels. Kesse-Guyot et al. ont utilisé un score biologique allant de 0 à 32 points pour 18 groupes d’aliments, et Andersen et al. ont utilisé un score global pour les aliments biologiques allant de 6 à 24 points.